mercredi 21 janvier 2015

Dr Jekyll ou M. Hyde?

« Fait que là, ça pas été long, j’ai ramassé une caméra, ça tombait ben, TVA était là… » a dit PKP à des travailleurs de la fonderie Mueller de St-Jérôme, le 15 janvier dernier, provoquant les rires des travailleurs réunis.

Le rire des citoyens n’aura peut-être pas de la même couleur si PKP, qui contrôle 40 % de l’information au Québec, prend le pouvoir et assujetti le PQ, puis la province, aux intérêts qu’IL juge être ceux de l’ensemble de la population.

PKP n’a pas la réputation de faire dans la dentelle ni dans la protection des travailleurs. C’est assez étrange (ou pathétique, selon sa grille d’analyse) de le voir ici, dans une mauvaise imitation du défunt syndicaliste Chartrand, se porter à la défense des travailleurs dont on veut fermer l’usine pour en délocaliser la production.

PKP a-t-il deux personnalités ?

Déjà, s’il acceptait d’amener ses caméras et de participer aux débats souhaités par ses adversaires dans la course à la direction du PQ, il nous aiderait à déterminer à qui, du Dr Jekyll ou de M. Hyde, nous avons affaire.

[Pour voir la vidéo, publiée par TopoLocal St-Jérôme, cliquez ici.]

vendredi 9 janvier 2015

Pourquoi il faut s'abonner à Charlie Hebdo

La meilleure manière de refuser le musellement et de défendre la liberté d’expression consiste à s’abonner à Charlie Hebdo.

Pourquoi?

Parce qu’il y’a deux manières de tuer la liberté d’expression : faire taire les journalistes par la peur (la tuerie de Charlie Hebdo en est l’incarnation absolue) et les affamer.

Comme l’a si bien dit Jean-François Nadeau, artisan du Devoir et ami personnel du défunt Charb, il faut des sous pour faire de l’information de qualité, un des piliers de la démocratie. Les reportages d’Enquête sur la corruption dans l’attribution des contrats publics, entre autres, en ont fait l’éloquente démonstration.

S’abonner à Charlie Hebdo nous permet d’envoyer un signal beaucoup plus puissant et durable que de simplement changer pendant quelques jours sa photo Facebook. S’abonner est une manière concrète de soutenir le droit de dire, même si l’on n’est pas d’accord avec ce qui est dit. Une manière de nier la victoire aux intégristes. Un symbole formidablement puissant du sentiment qui nous anime : non, nous ne céderons pas!

Pour s'abonner : http://goo.gl/PMyK5j

Safety in numbers


mercredi 7 janvier 2015

Charlie Hebdo : le courage de la liberté

La tuerie intégriste au Charlie Hebdo est un très dur coup porté à la liberté d’expression.

Déjà, on le sentait bien, s’attaquer à Mahomet demandait du courage. Les intellectuels qui défendent la liberté d’expression, les auteurs de l’information qui écrivent sur le sujet et les autres qui dictent la ligne éditoriale, les citoyens engagés actifs sur Facebook et Twitter… Tous connaissaient sans doute déjà très bien ce sentiment diffus, ce malaise, ce picotement dans la nuque au moment d’appuyer sur la touche ENTER. La peur que la folie intégriste se déchaîne contre soi, contre sa famille, contre ses collègues.

Les artisans de Charlie Hebdo, eux, affrontaient chaque jour une menace bien réelle. Pour leur courage, ils méritent toute notre admiration et notre reconnaissance.

Pour ceux qui restent, désormais, la peur sera plus grande encore. Alors, comment réagir?

On a bien vu le pouvoir de la peur avec la récente décision de Sony de suspendre la diffusion du film The Interview en réponse aux menaces des « Gardiens de la paix » contre les cinéphiles. Dans la foulée, les studios New Regency ont annoncé l’abandon du projet de film basé sur la bande dessinée de Guy Delisle, Pyongyang.

Heureusement, le président Obama a rapidement critiqué la décision de Sony, faisant ainsi pression sur elle pour l’amener à réviser sa décision tout en partageant avec elle la responsabilité en cas d’attentat éventuel. Un acte de courage essentiel qui arrivait à point nommé.

Que serait aujourd’hui l’état des lieux si Sony n’avait pas finalement décidé de diffuser le film? Si Sony avait cédé à la menace? On aurait donné raison à tous les groupes qui tentent de faire taire par la violence les voix qui les dérangent. On les aurait vus s’enhardir des succès antérieurs et chercher à museler leurs opposants. Une spirale infernale qui aurait emporté une part toujours plus importante de notre espace de liberté.

Pour combattre l’insidieuse censure ambiante autant que les attaques directes menées contre la liberté d’expression, Charlie Hebdo avait décidé avec un courage exceptionnel de réaffirmer le droit de dire les choses en mordant vigoureusement les icônes, toutes les icônes, qu’il s’agisse de dieux, de prophètes ou d’hommes et de femmes de pouvoir. Ses artisans ont ainsi contribué à préserver notre espace de liberté.

C’est à tort ou à raison qu’on blasphémera Mahomet, Jésus-Christ ou Dieu le père, mais réaffirmer son droit de le faire est aujourd’hui encore plus nécessaire que jamais. C’est une obligation morale.

Même si ça nous fait peur. Parce que ça nous fait peur, justement.